Henry de Kérillis (ou
Henri) (27 octobre
1889 à Vertheuil-en-Médoc-
1958) était un journaliste et un homme politique français, figure du nationalisme pendant de l'
Entre-deux-guerres.
Biographie
Journaliste et homme politique nationaliste, de tendance conservatrice, c'est le fils d'un amiral qui choisit la carrière des armes et entre dans la cavalerie. Il participe en 1914, comme officier de cavalerie, au raid de
l'escadron de Gironde. Passé dans l'aviation, il avait commandé l'escadrille C 66, faisant de celle-ci une des premières escadrilles de bombardement de l'histoire.
Entre 1925 et 1935, il publie deux ouvrages qui sont des comptes rendus de voyages autour du monde, vivants et bien documentés : De l'Algérie au Dahomey (1925) et Du Pacifique à la mer morte (1931).
Les ouvrages suivants sont consacrés à l'analyse de la crise politique internationale et aux problèmes politiques français : Avec Raymond CartierFaisons le pointen 1931
En 1935, s'étant rendu à Moscou, il en ramène un ouvrage très favorable à l'alliance franco-soviétique en dépit des positions conservatrices de son auteur Paris-Moscou en avion
En 1936 Français, voici la guerre et en 1939, avec Raymond Cartier, "Français, laisseront nous démembrer la France"
En 1926, aux côtés de Paul Reynaud, il est candidat à des élections législatives partielles à Paris en 1926. Ils sont tous les deux battus. En 1928, Kerillis ne se représente pas, Reynaud est élu député à Paris.
En 1932, il est candidat malheureux dans le septième arrondissement de Paris, battu par un autre conservateur indépendant, René Dommange, mais élu conseiller général du département de la Seine.
En 1936, il est élu député de Neuilly sur Seine. A l'assemblée nationale il fait partie du groupe Indépendants républicains (13 députés) présidé par Georges Mandel.
En 1938, il l'un des deux députés non communistes qui votent contre les Accords de Munich
Après la disparition de l"Echo de Paris" dont il était devenu chef du service politique, il joue un rôle déterminant dans la création du quotidien l'Epoque (Jean François Picard, Thèse "l'Epoque, journal d'Henri de Kerillis" Paris 1974)
En octobre 1938, il est l'un des deux députés non communistes qui refusent d’approuver les Accords de Munich Il publie un essai lucide et sombre en 1939 avec Raymond Cartier. Laisserons-nous démembrer la France
En 1940, L'Époque est suspendu. Kérillis est à Londres le 18 juin 1940 auprès du général de Gaulle à qui il offre ses services. Il part pour New York aux États-Unis où il publie un ouvrage incisif et bien documenté sur la genèse du drame de 1940 Français, voici la vérité en 1942.
Il collabore, avec Geneviève Tabouis, à New York, au journal français "pour la victoire".
De l'éloge du général de Gaulle à l'anti-gaullisme
Défendant des idées proches de celles du gouvernement américain à l'époque, ses articles dans le journal des Français d'Amérique
Pour la victoire constituent dans un premier temps un éloge de la Résistance et du général de Gaulle.
En 1943, alors que les communautés françaises d'Amérique se déchirent entre giraudistes et gaullistes, il supplie les deux généraux de s'entendre et de s'unir. Il finit, lui aussi, par prendre parti en apportant son soutien à Giraud, déplorant, selon ses mots, « l'intransigeance » qui lui semble venir surtout « du général installé à Londres plutôt que d'Alger ».
Lorsque de Gaulle s'impose finalement, il fait titrer « le peuple français désavouera », affirmant que la concentration des pouvoirs civils et militaires entre les mains du Général est contraire aux principes démocratiques. Au sein du journal et, entre De Gaulle et Kérillis, la rupture est décisive.
Kérillis vouera désormais au général de Gaulle une haine féroce. Dans une allusion à ce dernier, il écrit encore : « Ce que le maréchal Pétain a fait, sur le corps blessé de la République, d'autres soldats pourraient être tentés de le faire dans l'avenir, en abusant de leur prestige ou de la force armée qui leur a été confiée. »
En outre, il est ulcéré par la présence des communistes dans le gouvernement provisoire. Il leur reproche d'avoir approuvé le Pacte germano-soviétique et d'avoir refusé de servir dans l'Armée française.
Après la capture de son fils par la Milice française, suivi de sa mort, il met en cause la responsabilité personnelle du général de Gaulle et écrit un violent article, intitulé Pétain faisait mieux, qui n'est finalement pas publié.
Son chagrin et son ressentiment furent résumés dans son livre paru en 1945 et intitulé De Gaulle dictateur.
Ulcéré et inconsolable, il refusa de revenir en France et se retira dans sa ferme du Long Island où il mourut le 11 avril 1958.
Ouvrages
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- Jean-Yves Boulic, Henri de Kerillis, l'absolu patriote, Presses universitaires de Renne, 1997.
Lien externe